L’importance des réunions Non-Mixtes

Non-mixte-reac

 

Les mots « non-mixité » en ce qui concerne le Féminisme, en fait frémir plus d’un. Ce terme divise énormément. Mais alors pourquoi ces réunions sont-elles si importantes ?

Christine Delphy aborde la mixité de cette façon :  « La mixité n’est pas en elle-même un bien qu’il faudrait opposer sans discernement à une non-mixité forcément «enfermante» et «étouffante» ; la non-mixité n’est en fait oppressante que lorsqu’elle est subie, au même titre que peut être oppressante une mixité ou une proximité subie. Et si la mixité choisie (ou plus exactement : la possibilité de choisir – ou pas – la mixité) constitue un objectif pour les dominé-e-s, le chemin qui y mène passe nécessairement par des moments de non-mixité choisie. »

La non-mixité est un outil d’émancipation politique par la libération de la parole des populations « dominées » via un espace de non-confrontation directe avec le groupe dominant*. Car Comme le dit Christine Delphy, dans son texte intitulé  » la non-mixité, une nécessité politique », dans les groupes mixtes (…) et en général dans les groupes dominés-dominants, c’est la vision dominante du préjudice subi par le groupe dominé qui tend à … dominer.

*On parle ici de dominations structurelles intériorisées et reproduites par des individu.e.s.

« En réponse à celleux* qui ne reconnaissent pas la nécessité qu’est la non-mixité. La non-mixité consiste en des espaces de réflexion et d’action, créé par et pour les opprimé.e.s, dans une perspective de lutte autogérée contre les systèmes d’oppression.  »

On peut trouver aussi, sur un rapport de la non-mixité publié au Canada que « Les commentaires minoritaires en faveur de la mixité dans les centres ressemblent beaucoup aux arguments des antiféministes*. En effet, l’exercice de délibération encourageait l’expression de toutes les opinions, y compris les opinions divergentes ou minoritaires. Dans ce contexte, plusieurs commentaires en faveur de la présence des hommes dans les centres de femmes étaient teintés du discours dominant qui est largement influencé par l’antiféminisme.  On avait d’ailleurs constaté le même phénomène à l’occasion des activités de la Journée nationale des centres de femmes du Québec en 2011 ayant pour thème «Féministe pour le plaisir ».

Depuis plusieurs années déjà, notre société est plutôt défavorable au féminisme, que ce soit via ses grands médias ou via les décisions politiques des différents gouvernements successifs (au Canada comme au Québec). Francine Descarries affirme que les manifestations de l’antiféminisme se modulent à travers le temps, au rythme des avancées des femmes. Stéphanie Mayer constate en effet, en faisant un survol de la revue de la littérature, que le ressac antiféministe est marquant.

« L’antiféminisme ordinaire »Francine Descarries, Recherches féministes, vol. 18, n.2, 2005, http:/id.erudit.org/iderudit/012421ar

« Quand le « prince charmant » s’invite chez Châtelaine ». Analyse de la place des hommes et des discours antiféministes et masculinistes dans un magazine féminin québécois – Stéphanie Mayer et Francis Dupuis-Déri, édité par le Service aux collectivités de l’UQAM et L’R des centres de femmes du Québec, octobre 20 – http://www.rcentres.qc.ca/files/rapportnonmixite.pdf

13048149_1039290899520122_9042127765790474784_o

 

Un commentaire Ajoutez le vôtre

  1. dv dit :

    Il n’y a aucun doute que la non-mixité soit importante, à condition qu’elle aille de pair avec des commissions mixtes, où l’échange avec « l’autre genre » (ou les autres genres, comme vs voulez) puisse avoir lieu.

    Un mec qui ne se reconnaît pas dans la bédé amusante que vous avez posté en tête de ce message, avec mes salutations solidaires

    J’aime

Laisser un commentaire